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Non aux usines à bébé - oui aux maternités de proximité

Publié le par pcf23

Une raison de plus pour participer à la journée du 5 mars 2011 à Guéret pour un printemps des services publics ! (voir agenda ci-contre)

Les conséquences de la loi Bachelot HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) détériorent de plus en plus notre service public de santé. Pas seulement en Creuse où il nous faut continuer à lutter pour la réouverture du service de radiothérapie de Guéret, mais dans toute la France comme le rappelle, un exemple parmi d'autres, ce communiqué du CNCDHMP, publié le 25/02/2011, qui concerne la région Bretagne.

 

CDHMPLa Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité estime aberrant qu'il n'y ait plus dans un avenir proche qu'une seule maternité pour toute la Cornouaille, avec bientôt 3000 accouchements par an au Centre Hospitalier de Cornouaille.

 

Ainsi sera créée une « usine à bébés ». Cela n'est malheureusement pas un cas unique. La même évolution se produit ailleurs. C'est notamment le cas à Lorient où le pôle Mère-Enfant, ouvert en 2008 pour 2000 naissances par an, doit maintenant en accueillir plus de 3600.

 

Cette situation, en Cornouaille comme dans la région de Lorient ou ailleurs, est le résultat de deux facteurs. Dans un premier temps, les maternités des hôpitaux de proximité ont été fermées, entraînant l'engorgement de la maternité de l'hôpital plus important. Dans un deuxième temps, les cliniques abandonnent leur activité d'obstétrique prise en charge par le seul hôpital public.

 

Les cliniques mettent en avant la difficulté de recruter des gynécologues obstétriciens. Mais il y a sans doute aussi la volonté de se recentrer sur l'activité chirurgicale qui dégage beaucoup plus de profits, en laissant aux hôpitaux publics, avec l'aval de l'ARS, les activités moins ou peu rentables.

 

Le manque de gynécologues-obstétriciens est mis en avant. Il y a cependant une volonté d'augmenter le nombre de médecins spécialistes formés dans cette spécialité. Il y a sans doute aussi besoin d'augmenter le nombre de sages-femmes. Celles-ci sont à même d'effectuer la grande majorité des accouchements (dont 80 % sont des accouchements physiologiques), en laissant l'intervention des gynécologues obstétriciens aux grossesses pathologiques ou à risque.

 

La création des « usines à bébés » à Quimper ou ailleurs entraîne de nouveaux problèmes. De plus en plus, du fait de l'engorgement des maternités, les accouchements, qui sont en grande majorité un acte naturel physiologique et non pathologique, sont programmés comme des opérations et sont déclenchés artificiellement. D'autre part la durée du séjour à la maternité est de plus en plus réduite, jusqu'à trois sinon deux jours. Ces sorties précoces ont été condamnées par le Professeur Jacques Milliez dans une communication à l'Académie de Médecine. Elles entraînent en effet des risques pour la mère et pour le nouveau-né, ne serait-ce que la moindre détection de l'ictère du nourrisson qui peut entraîner des risques sérieux pour celui-ci. En outre, malgré la compétence et la conscience professionnelle des personnels hospitaliers, la qualité de l'accueil risque d'être moindre que dans de petites maternités à taille plus humaine. Et ne parlons pas de la pratique aberrante prévue, consistant, pendant deux ans de 2012 à 2014, à transporter après la naissance les mères et les nouveaux-nés du CHIC à la clinique pour les suites de couche.

 

La Coordination nationale demande la réouverture des maternités de proximité pour éviter les conséquences néfastes de la création d'« usines à bébés ». Ces maternités ont été fermées essentiellement en raison d'une volonté de regroupement par souci de la recherche de rentabilité.

 

Pour la Coordination nationale, le vice-président pour la Région Bretagne,

Yves Jardin (02.98.92.30.63) yjardin7@wanadoo.fr


Complément : article sur le site web du Télégramme.

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