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Manifestation des salariés des APAJH 23 lors de l'inauguration des nouveaux bâtiments de l'IME de La Ribe (Grand Bourg)

Publié le par pcf23

 

Jeudi 13 octobre 2011, lors de l'inauguration des nouveaux bâtiments IME (Institut Médico-Educatif) et la signature de la convention entre les 3 établissements APAJH de Creuse pour se regrouper régionalement, en présence de M. Garcia président national des fédérations APAJH, les salariés ont manifesté pour dénoncer la non reconnaissance de leur métier et le manque de moyens pour l'exercer dans le respect des valeurs défendues par les APAJH (Associations Pour Adultes et Jeunes Handicapés).

Bruno Noble et Marie-Hélène Pouget-Chauvat étaient venus les soutenir au nom du PCF23.

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Laurence Mimaud, déléguée syndicale CGT de l’APAJH , accompagnée d'un groupe de syndicalistes a été reçue par le Directeur de l'IME et a pu justifier les inquiétudes des salariés aux invités de la réception, tandis que les manifestants se massaient aux portes de l'IME.

Pour comprendre leurs revendications, le mieux est de lire, ci-après, le tract distribué par les militants CGT.

 

Pourquoi nous sommes là !

ph08Nous travaillons dans les établissements de l'APAJH 23, établissements privés à but non lucratif : IME, MAS, Foyers, Esat, Sessad .... avec des enfants ou adultes handicapés.

Nous les accompagnons quotidiennement selon les valeurs qui sont celles de notre association, des valeurs humaines, qui tendent à promouvoir «une même et égale dignité», ainsi qu'une «  citoyenneté à part entière ».

 

Évidemment, nos établissements à but non lucratif, dépendent de la Solidarité Nationale et départementale puisqu'ils sont financés par la Sécurité Sociale et/ou les Conseils Généraux. Depuis quelques années les budgets des établissements baissent, et la Loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) veut ouvrir ces activités au secteur privé lucratif.

 

Mais peut-on rendre lucratif l'accompagnement des personnes qui le nécessitent ? Pour cela, il faut réduire les coûts, ce qui est déjà le cas dans nos établissements, des services aux personnes ne peuvent plus être rendus, tels les séjours de vacances dans certains établissements, les personnels absents sont moins remplacés, et le seront de moins en moins.

Moins de personnel c'est moins de présence auprès des personnes accompagnées et vous savez si elles nécessitent notre présence. Notre travail, c'est être là pour permettre à chaque personne accompagnée d'être sujet de sa vie, de pouvoir émettre des choix, participer à sa vie quotidienne, pouvoir être accompagnée faire ses achats, pouvoir accéder à la culture, des spectacles, des sorties...

Car l'être humain quelles que soient ses difficultés a besoin de tout cela, pour grandir, s'épanouir, quel que soit son âge.

 

ph13Les salariés des établissements de l'APAJH 23 dépendent de deux grandes Conventions Collectives 51 et 66 qui régissent l'organisation du travail, les salaires, les droits des salariés, leur donnant certains acquis conventionnels qui ne sont qu'une reconnaissance de leur travail et des contraintes dues à leur travail. Beaucoup de nos établissements sont ouverts 365 jours sur 365, 24H sur 24H, nécessitant de travailler les week-ends, les jours fériés, de jour comme de nuit.

 

Aujourd'hui, les établissements doivent vivre à moyens constants ce qui est impossible, donc la variable d'ajustement est le personnel. Les syndicats employeurs ont décidé d'économiser de l'argent en révisant les Conventions Collectives et faisant perdre des acquis aux salariés, en prenant l'argent manquant sur le dos des salariés, ce qui ne résoudra rien. Les syndicats après 15 mois de négociation ont refusé de signer le projet employeur pour la Convention 51 qui régit la majorité des établissements de l'APAJH 23. La FEHAP a donc dénoncé cette Convention, qui sans accord d'ici décembre 2012 cessera de s'appliquer.

 

Dans la Convention Collective 66, dont dépend l'IME de la Ribe, des négociations sont en cours jusqu'en décembre et le risque est là aussi une dénonciation de la Convention.

 

Mais comment les salariés peuvent-ils accepter ce mépris, cette non reconnaissance de la qualité de leur travail, comment peuvent ils accepter d'être pressurisés, de voir en plus de leurs salaires et de leurs acquis conventionnels, leurs conditions de travail se dégrader, les missions pour lesquelles ils sont là ne plus pouvoir être accomplies ? Quel sens pourront-ils donner à leur travail ?

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Depuis quelques années des Lois importantes (en 2002 et 2005 notamment) ont vu le jour pour adapter le travail à chaque usager, prendre en compte tous les aspects de sa personne, proposer des projets individuels. Nous sommes soumis à une évaluation de la qualité, qui coûte très cher, mais quel sens cela a-t-il de parler de qualité quand les moyens ne permettent pas de l'assurer ni de répondre aux Lois en faveur des personnes en situation de handicap ?

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Si nous ne voulons pas que ces Lois ne soient que coquilles vides, si nous ne voulons que les valeurs de l'APAJH. dont il sera question aujourd'hui ne soient que beaux discours, nous devons nous mobiliser pour les usagers que nous accompagnons, pour les salariés que nous sommes car effectivement nous avons tous droit usagers, salariés, au même respect, à ' la même considération, à vivre de manière décente.

 

ph06Par ailleurs, nous dénonçons aujourd'hui la violence policière qui nous est faite quand nous manifestons envers la Fehap, et qui a provoqué un grave accident à trois camarades Cgt de St-Etienne le 6 octobre à Lyon. Pour une de nos camarades le pronostic vital est toujours incertain.

 

Nous les assurons de notre soutien et de notre mobilisation contre cette violence de plus !

La Fehap, le syndicat employeur qui régit la Convention Collective 51 a demandé une protection policière contre des manifestants pacifiques du secteur médico-social, c'est honteux. Ils ont donc bien quelque chose à se reprocher ne serait-ce que le peu de cas qu'ils font de leurs salariés !

 

ph10Nous demandons la reconnaissance de notre travail, nous demandons à travailler décemment, à continuer de pouvoir le faire dignement, dans le respect des personnes que nous accueillons, il faut donc que les établissements en aient les moyens !


Nous demandons que nos employeurs se battent a nos côtés et dénoncent publiquement le manque de moyens et non en appliquant des restrictions qui mettent à mal les valeurs qu'ils défendent.


Nous demandons que nos employeurs aient autant de respect pour nous que pour nos usagers, qu'ils refusent la maltraitance et la violence qui nous est imposée par la dénonciation de notre Convention et par la régression sociale qui veut nous être imposée.

Merci de nous soutenir !


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