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Les services publics à l'ordre du jour de l'assemblée citoyenne de Bénévent

Publié le par pcf23

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Après l'assemblée citoyenne de Fresselines qui avait réuni vendredi 23 mars plus d'une trentaine de personnes pour débattre sur le thème de la fiscalité et les propositions du FdG en la matière, grâce à une présentation fort pédagogique d'Alain Roudier, c'est à Bénévent que s'est tenue mardi 27 mars une nouvelle assemblée citoyenne du Front de Gauche sur les thèmes des Services publics et de l'emploi et des salaires.

ph2Marie-Thérèse Mérot (co-présidente du PG23) a présenté à plus d'une vingtaine de personnes l'ordre du jour de la soirée et passé la parole à Marie-Hélène POUGET-CHAUVAT (PCF) candidate Limousin Terre de Gauche à la législative creusoise et Aymeric MARTIN (NPA) son suppléant pour une présentation générale du Front de Gauche et de Limousin Terrre de Gauche.

Il revint ensuite à Jean-Marc Lahouse (cheminot, syndicaliste CGT) d'introduire la discussion sur les Servives publics (voir le texte reproduit ci-dessous).

Les échanges qui ont suivi ont permis de confirmer la dégradation des SP en Creuse comme ailleurs et d'en dénoncer les causes : le libéralisme et les traités européens qu'il a imposé aux peuples pour généraliser "la concurrence libre et non faussée", source de profits pour le privé.

Il a été reproché aux élus socialistes creusois de prétendre vouloir défendre les services publics sans rompre avec ces traités libéraux qui en instaurent le démentèlement.

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Un mini débat sur le ferroviaire a permis de réaffirmer la position du Front de Gauche creusois pour la modernisation de la ligne historique dite POLLT et contre le barreau LGV Poitiers-Limoges, et de regretter que cette position ne soit pas celle de tous nos amis haut-viennois. Ce fut aussi l'occasion de réaffirmer notre préférence pour le ferroutage.

Suite à une intervention sur les coûts d'un recours au conseil de prud'hommes pour un licencié, sans salaire, qui tente de faire valoir ses droits, Alain Maury a signalé l'existence d'un appel d'avocats à voter Front de Gauche, pour une justice au service de la population, signé par Elsa MADELENNAT avocat au Barreau de Limoges et bien d'autres...

Après qu'Aymeric Martin a dénoncé les Partenariats Publics Privés, derniers outils de casse des services publics, avec l'exemple de la Clinique de La Marche (Groupe Vitalia) à Guéret, on regarda un dessin animé sur la crise et la dette.

 

Ep.3 : En 2012, on va leur faire un dessin - "La... par CN-PCF

 


Intervention sur les Services Publics à l'assemblée citoyenne Front De Gauche de Bénévent le 27/03/12. (Rédigée par Emmanuel Raynal et  J-Marc Lahouse)

 

ph2aNous souhaitons  vous présenter, de façon non exhaustives, en quelques mots, la situation des services publics dans notre département, et vous donner quelques éléments du programme du Front de gauche dans ce domaine, afin d’introduire notre discussion.

Il faut le dire d’emblée, au Front de gauche, nous sommes très attachés à la défense des services publics et nous défendons même l’idée de leur amélioration et de leur extension. Nous proposons en effet d’en créer de nouveaux (comme un pôle public de l’eau, ou un service public national et décentralisé du logement). Nous pensons que cela est possible et que des ressources existent pour cela. Récemment, dans une de ses belles formules, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que les services publics étaient « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Ils répondent au principe de solidarité sociale et nationale, et sont garants d’égalité et de proximité. Pour nous, ils sont en quelque sorte l’ADN de la République.

Nous assistons pourtant depuis plusieurs années à ce que l’on peut appeler une véritable tentative de démantèlement des services publics. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont mis en place, vous le savez, la RGPP, la Révision générale des politiques publiques qui prévoit le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et qui s’est traduite par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois.

Cette RGPP dégrade le service rendu aux usagers, pénalise un peu plus des territoires déjà sinistrés et provoque de graves souffrances chez les personnels. Cette détérioration est particulièrement sensible dans des territoires ruraux comme les nôtres, où la vie sociale et économique s’articule bien souvent autour des services publics. Pensez-vous que La position de l’UMP au national comme en local, qui prône le télé service, c'est-à-dire en lieu et place de relation de proximité, vous avez en face de vous une camera pour vous aider à accomplir vos démarches, soit la réponse à vos besoins ? 

Il n’y a aucune justification budgétaire sérieuse à cette saignée de l’emploi public. Il s’agit avant tout d’une réforme idéologique qui vise d’abord à soumettre de nouveaux pans de l’activité humaine, éducation, santé, transport, à la marchandisation. Ce que combat évidemment le Front de gauche.


Prenons le cas de l’école. C’est précisément au non de ce dogme du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partants à la retraite que le gouvernement prévoit de supprimer 290 emplois dans l'académie de Limoges à la rentrée prochaine. En Creuse, 31 postes doivent être supprimés dans le premier degré. Et une vingtaine dans le second degré et le personnel administratif. 7 classes dans les collèges doivent être supprimées, selon les annonces du recteur qui relaye le plan du gouvernement.

Une manifestation départementale a eu lieu à Guéret samedi dernier pour refuser ces nouvelles suppressions qui remettent en cause les conditions de scolarisations des élèves creusois. Moins d’heures d’enseignement, moins de classes, moins d’enseignants, c’est pour nos jeunes de moins bonnes conditions d’études, et de moins bonnes chances de réussite. Déjà, de 2008 à 2011, les 18 collèges du département ont perdu 37 postes. Là encore pensez-vous comme on a pu l’entendre hier que les élèves creusois sont mieux lotis que les autres. Allons nous devoir accepter que nos enfants aient à faire chaque jour plus d’une heure de transport pour répondre aux critères des technocrates du gouvernement ? Peut-être donnerez-vous vos témoignages sur la situation locale. 

Concernant la santé, c’est principalement l’hôpital public qui est visé, à travers notamment la loi « Hôpital Patient Santé et Territoires » dite loi Bachelot, qui impose aux hôpitaux publics une logique essentiellement comptable, pendant que les cliniques affichent des profits sans précédent sur le dos des patients et de la sécurité sociale.
  Pour autant d’autre choix sont possibles, la réouverture du service de radiothérapie de Guéret qui est évidemment une grande victoire le prouve, on la doit d’abord à la mobilisation des Creusois eux-mêmes et de leurs élus. Même si le service n’est pas encore redevenu totalement fonctionnel, ce succès montre qu’il n’y a pas de fatalité à la casse de notre service public de santé.
Des menaces pèsent ainsi sur certains services de l’hôpital de Bourganeuf, on pourra y revenir. Le centre hospitalier de Guéret s’est vu imposer lui un plan de retour à l’équilibre ayant entrainé la perte d’une cinquantaine d’emploi. Ces structures hospitalières sont particulièrement importantes dans un département où la population est âgée, avec trop souvent de faibles revenus, et où se développent des déserts médicaux.  Garantir à tous le droit à l’accès aux soins,  garantir le droit à tous de bien vieillir, avec la prise en charge de la dépendance, sont des objectifs qui se posent très fortement ici. Et nous pourrons aussi évoquer la situation de la maison de retraite de Bénévent.

A la poste aussi, le constat est accablant. Nous sommes passés en Creuse de 136 établissements postaux à part entière à 122 points de contact, et le centre de tri départemental a disparu en 2003.

Il y a aujourd’hui :
- 62 bureaux de poste gérés par la poste (90 il y a deux ans)
- 50 Agences Postales Communale (10 en 2000)
- 10 relais commerçant. 

Il y a environ 200 emplois en moins à la Poste dans le département depuis 1997 (sur un effectif d’environ 940 personnes  à l’époque).

Devant la résistance des usagers et de leurs élus, la poste a été contrainte de différer ses choix les plus brutaux, ou de les maquiller : engagement de maintenir le nombre de points de contact constant(17 000 au plan national), et un maillage territorial garantissant à chacun la présence d’ un point de contact à  moins de 5 kilomètres ou à moins de 20 minutes en voiture pour 90% de la population, et depuis cette année, engagement du Président de maintenir dans chaque département les horaires d’ouvertures des bureaux de poste en cumul…

Ces engagements se sont accompagnés de grands reculs : remplacement de bureaux de poste tenus par des postiers par des Agences Postales Communales, installées dans les mairies ou des locaux communaux et tenues par du personnel recruté par la commune, avec en contre -partie une aide de la poste de l’ordre de 950 euros par mois, création des  relais commerçants, c’est-à-dire service  postal assuré par l’épicier, le restaurateur, le bistrot, qui a besoin d’un complément d’activité pour survivre , avec une redevance de La Poste de  250 à 300 euros.

La Poste gagne sur tous les tableaux : elle se débarrasse d’un réseau  de proximité qu’elle juge non rentable, elle implique les collectivités locales qui  voient leurs obligations employeur s’accroître alors que la masse salariale de La Poste sera d’autant réduit.
Concernant la SNCF, la même logique de réduction des coûts et la recherche à tout prix de la rentabilité se traduisent par une dégradation du service. Chacun peut le constater : des petites gares, bien utiles pourtant à la vie de nos campagnes, voient leurs dessertes dégradées par une baisse de l’offre transport ; il faut aussi compter avec les trains supprimés, et des retards qui deviennent presque systématiques. Juste quelques chiffres : moins de 90 cheminots exercent en Creuse aujourd’hui, ils étaient 120 en 1995 et 240 en 1986. La présence humaine dans la gare de Vieilleville est remise en cause en 2013, après la vente de la gare de Marsac à la commune c’est la présence du distributeur automatique de billet qui est sur la sellette. A cela s’ajoute la forte dégradation de la desserte Bordeaux/ Lyon et l’axe Paris / Limoges / Toulouse. Notre département serait-il entrain de devenir une île ferroviaire ?
 
La réforme des collectivités territoriales
C’est une réforme qui est sans doute moins connue, même si elle est très sensible chez les élus locaux. Le gouvernement a engagé une vaste réforme des collectivités territoriales, avec une refonte autoritaire de la carte intercommunale. Elle est en cours dans notre département comme dans tous les autres départements de France.  Cette réforme va, à notre sens, se traduire par un recul de la démocratie locale. Le gouvernement a aussi supprimé la taxe professionnelle, et l’a remplacé par une autre taxe qui rapporte beaucoup moins.  Il a par ailleurs décidé de geler les dotations aux collectivités territoriales. Cette politique se traduit mécaniquement par une dégradation des services rendus à la population par les communes, qui ont de moins en moins les moyens de mettre en œuvre ces services de proximité.

Il faut savoir que près de 3700 agents territoriaux, environ 10 % des salariés du département, œuvrent quotidiennement au service des Creusois. Ils exécutent des missions très diversifiées : l’action sociale et médico-sociale, la gestion et l’entretien du réseau routier, la voirie, l’aménagement du territoire, l’habitat, la gestion des ordures ménagères, la gestion des cantines, des crèches et garderies, la culture, l’animation enfance et jeunesse… Autant de missions qu’il est de plus en plus difficile d’assumer.

Quant aux services des Impôts, ils ne se portent pas mieux.  En 2000, le nombre de trésoreries de la Creuse était de 28, il est aujourd’hui de 21. Dans la même période, le nombre des agents a été diminué de 25 % environ.


Quelles sont nos propositions du Front de gauche ?
Pour nous, les services publics doivent satisfaire les besoins des populations et l’intérêt général. Ils doivent donc être préservés de toute soumission à des intérêts privés comme aux intérêts des marchés financiers. L’éducation, la santé, la protection sociale, la recherche, l’énergie, l’eau, les transports, les télécommunications, le crédit, le logement, la Poste, la sécurité et la justice doivent être protégés comme notre bien commun, car ils assurent les conditions de l’égalité et de la citoyenneté.

Nous proposons de reconstruire et de développer nos services publics. La RGPP doit être abrogée, les postes supprimés par la droite doivent être rétablis.  Les secteurs confiés au service public doivent être protégés de la libéralisation des marchés et de leur mise en concurrence. Le monopole public doit être rétabli là où l’intérêt général le commande. Pour nous au Front De Gauche, avec notre candidat J-Luc MELENCHON se sont bien les critères de l’efficacité sociale qui doivent primer sur les critères marchands !

Pour aboutir à cela nous proposons par exemple la création d’un grand pôle financier regroupant des institutions financières publiques existantes, des banques et des assurances mutualistes ainsi que 16 banques et compagnies d’assurances nationalisées. Ce réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des marchés financiers.

Nous voulons aussi redonner à l’hôpital public les moyens nécessaires à une politique de santé de qualité. Et nous proposons que cela soit la solidarité nationale qui veille à la prise en charge de la dépendance, et non des assurances privées.

Le Front de gauche attache aussi une très grande importance à l’Éducation. Il faut cesser d’affaiblir l’Éducation nationale et lui redonner les moyens humains et matériels permettant l’accès aux savoirs sur tout le territoire et la réussite de tous les élèves. Nous proposons aussi une véritable gratuité de l’enseignement.
Nous proposons de titularisés les 870 000 précaires de la fonction publique, qui sont pour l’essentiel des femmes.
Nous proposons la revalorisation de l’enseignement professionnel en augmentant de 50% la part d’investissement de l’état.
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Tout cela, devez-vous penser, doit coûter beaucoup d’argent, alors que l’on ne cesse de nous répéter que les « caisses » sont vides. Alors comment faisons-nous ? Cela nécessite d’abord de penser l’économie autrement, en plaçant l’humain d’abord, et le Front De Gauche ose poser ce débat sur la place politique. Ces mesures que nous annonçons sont tout à fait possibles et réalistes, en prenant l’argent là ou il existe, en prônant une fiscalité juste et redistributive ainsi qu’une taxation des revenus et actifs financiers et des revenus du patrimoine. Nous proposons aussi de supprimer des exonérations sociales et patronales et des niches fiscales.

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