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Grève de la faim des sans-papiers lillois

Publié le par pcf23

Ci-dessous un mini-dossier sur la grève de la faim ménée par des sans-papiers à Lille constitué au 1er janvier 2013.

 

1 - Sans Papiers : les clichés ont la vie dure !

2 - Déclaration syndicale de la CGT Educ'Action Nord à propos des sans papiers

3 - Sans papiers de Lille : Le Front de gauche interpelle le ministre de l’Intérieur

4 - Communiqué du PCF Lille - Grève de la faim des Sans Papiers lillois

5 - Occupation de la Nonciature à Paris : articles de presses, vidéos

 

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 1 - Sans Papiers : les clichés ont la vie dure !  (9eme_collectif@no-log.org)
 
 33000 : c’est le chiffre d’expulsions que l’on devrait atteindre en 2012.
 Dans la plus grande des discrétions.
 Combien on l’aura entendu pendant la campagne présidentielle : le PS, ce n’est peut-être pas très différent de la droite, mais au moins, sur les sujets de société, c’est l’humanisme en plus ! Et de citer, qui, la politique à l’égard des sans-papiers, qui, les intentions de régler enfin le problème du vote des étrangers extra-communautaire ou le problème de l’égalité face au mariage ou l’adoption. Une réputation (pas toujours usurpée) qui n’aura pas été pour rien dans les scores du candidat Hollande au premier tour du scrutin.
 
 Mais une réputation qui a la vie dure ! Comment pourrait-on, en effet, expliquer autrement le silence médiatique qui naufrage aujourd’hui les espoirs de sans-papiers de plus en plus nombreux à être expulsés, au point que l’on devrait dépasser, en 2012, les 33 000, chiffre record et nettement supérieur à celui de 2011 ! Comment expliquer l’autisme des médias qui laissent passer jusqu’au coup médiatique, jusqu’à la vidéo qui pourrait « faire le buzz » : ce film représentant, par exemple, Manuel Valls repoussant l’interpellation de Jolie Mumbudi, un congolais dont il avait parrainé les deux enfants alors qu’il était maire d’Evry et que leur père était expulsé. Il avait alors promis au père de famille aujourd’hui revenu qu’il ferait tout pour régulariser sa situation : le voilà, jetant à la face de celui qui vient rappeler sa promesse, qu’il est ministre de la république et que celle-ci a « des critères ». Du pain béni pour les grandes chaines en d’autres temps : ça ne fera qu’une brève dans le Parisien !

Comment expliquer encore, comme le raconte Richard Moyon, co-fondateur de RESF, qu’aucune image ne soit passée d’une autre altercation avec le ministre au moment des universités d’été de la Rochelle. Le militant, profitant de la présence d’une quinzaine de caméras, interpelle sur le cas d’un indien vivant en France depuis 17 ans et qui devait être expulsé le jour même. Aucune image ne passera de cet échange très tendu sur un cas au combien symbolique ! Pire, les TV concluront toutes au succès de Manuel Valls depuis son arrivée au ministère

 Comment comprendre enfin que la grève de la faim de plus d’une soixantaine de sans-papiers (soutenu par le CSP59 et la LDH) à Lille ne fasse l’objet de pratiquement aucun reportage, ne puisse être relayée par communiqués dans la presse locale ou nationale quand on se souvient des déclarations quasi-assourdissantes qui avaient accompagné celle de 2007 ?
 Il y a bien sûr l’attitude du ministre, incompréhensible sinon par la seule explication que rien ne serait pire pour lui que d’être accusé de laxisme par la droite ou l’extrême-droite : Manuel Valls ne lâche rien, se forge une stature dans le rejet et l’expulsion, fait le pari d’un destin d’inoxydable à la droite du PS.

 Il y a surtout les choix des patrons de presse pour qui les thèmes ne sont plus dans l’œil du cyclone politico-médiatique, qui en vident leurs colonnes dont ils n’ont plus ensuite qu’à constater le vide pour conclure à la trêve !
 
 Y-aurait-il aussi, au bout du compte, ce crédit d’humanité encore associé à l’histoire du parti socialiste qui détournerait les regards de ce qui se trame aux frontières, qui aveuglerait les journalistes sur les aberrations ordinaires touchant ces familles de nulle part qu’on appelle sans-papiers ? On continue à séparer, on continue à déchirer et le silence s’installe… Il est des clichés qu’on aimerait détruire !
 


2 - Déclaration syndicale de la CGT Educ'Action Nord à propos des sans papiers


À titre humanitaire, la CGT Éduc'Action Nord demande avec insistance à monsieur le Préfet de la Région Nord de choisir la voie de l'humanité et du bon sens en répondant positivement à la demande qui lui est faite de régulariser la situation des personnes sans-papiers en grève de la faim et, pour ce faire, d'avoir un réel dialogue avec leur CSP.

S'agissant de cette grève de la faim, CGT Éduc'Action Nord déplore que l'intransigeance de la Préfecture du Nord ait débouché sur une situation mettant gravement en péril la vie des personnes. En ce mardi 1 janvier 2013, au 61ème jour de grève de la faim, il est urgent de trouver dans l'apaisement une solution honorable à cette crise.

Le 6 décembre, la dispersion des sans-papiers grévistes de la faim dans toute la région n'a rien réglé sur le fond. Depuis lors, rien ne justifie que la République Française, traditionnellement perçue comme patrie des droits de l'Homme et terre d'asile, traite des êtres humains avec une telle brutalité. Brutalité illustrée par des évacuations de force hors des urgences, avec mises à la rue pendant le plan grand froid, ou encore par l'envoi de 1 puis de 2 grévistes de la faim au Centre de rétention administrative de Lesquin et leur expulsion. Et ce, alors que le Communiqué de Presse du/28/12/2012 de Monsieur le Préfet du Nord indique ce qui suit : [...] aucune procédure d'éloignement ne sera engagée à l'encontre d'une personne étrangère ayant déposé une demande de titre de séjour dans ce cadre et ce, jusqu'à la fin de l'instruction de son dossier.
 Ce ne sont pas de dangereux terroristes mais des personnes qui aspirent à vivre paisiblement et dignement sur notre territoire.

De 2004 à 2007 le CSP59 présentait une défense argumentée au cas par cas en Préfecture, une fois par mois, dans le cadre des accords DELARUE.

La circulaire VALLS du 28 novembre 2012 indique que des associations ou des collectifs peuvent intervenir de façon similaire en Préfecture.

Il suffit donc d'appliquer cela immédiatement pour trouver une issue positive à cette action digne, dans des conditions honorables pour toutes les parties.

Il y a urgence.

Merci d'intervenir dans l'intérêt supérieur des sans-papiers en grève de la faim dans la Région Nord.

En décider ainsi sera à l'honneur de la France.

Le bureau de la CGT Éduc'Action Nord

3 - Sans papiers de Lille : Le Front de gauche interpelle le ministre de l’Intérieur

 Dans la métropole lilloise, un mouvement de grève de la faim de travailleurs sans papiers, demandant leur régularisation, a démarré le 2 novembre. Aujourd'hui, plus de 50 personnes entament leur 57ème jour de grève de la faim !

 Ils sont actuellement sur le trottoir, sur le parvis de l'église St Maurice de Lille, église qu'ils ont occupée durant quelques heures vendredi 21 décembre. Ils en ont été évacués le soir même. C'est donc la septième nuit qu'ils ont passée dehors, dans le froid et sous la pluie..., ils se "protègent" comme ils peuvent avec des tentes, des cartons. La situation est dramatique.

Lire la suite ICI :  http://www.pcf.fr/33568

Rappel : l’humain d’abord ! Programme du Front de Gauche et de son candidat commun J-L. Mélenchon (Librio 1020, septembre 2011, 95 pages)

Chapitre 5 : La République pour de vrai ; section : L’immigration n’est pas un problème (p. 57)

« Nous rétablirons la carte unique de 10 ans et le droit au regroupement familial, conditions d’une vie digne. Nous abrogerons les lois successives sur l’immigration adoptées par la droite depuis 2002 et nous procéderons à une refonte du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). Nous régulariserons les sans-papiers dont le nombre a augmenté du seul fait des réformes de la droite. Nous décriminaliserons le séjour irrégulier, nous fermerons les centres de détention, nous rétablirons le droit au séjour pour raison médicale. »

 

4 - Communiqué du PCF Lille - Grève de la faim des Sans Papiers lillois

Lille, le 1er janvier 2013

2013 sera-t-elle l’année du changement ? Pourra-t-on par exemple tolérer cette année encore que des personnes en soient réduites à mettre leur propre vie en danger pour avoir le simple droit de rester sur le sol français ?

Voici 2 mois que les sans papiers de Lille ont entamé une grève de la faim pour demander leur régularisation et pour voir reconnu le droit de leur comité à défendre les dossiers déposés en préfecture.

Voici deux mois qu’en préfecture du Nord, on reporte de semaine en semaine les rencontres, alors que l’état de santé des grévistes se dégrade de jour en jour.

Loin des déclarations sur l’ouverture au dialogue, les services de l’Etat nous donnent aujourd’hui le sentiment de jouer la montre.

L’expulsion de deux grévistes algériens ce dimanche, à la veille du réveillon, en dépit de toute considération sur leur état de santé, en dépit de la parole donnée sur l’absence d’expulsion des grévistes de la faim, fait tomber les masques. Cette expulsion écœurante fait d’ailleurs suite à un jugement en appel demandé par l’Etat quand une première décision de justice avait statué en faveur d’une libération des deux sans papiers.

Un préfet nommé hier par Nicolas Sarkozy poursuit aujourd’hui sous François Hollande les mêmes objectifs. Nous mettons en garde le gouvernement qui prend une lourde responsabilité en choisissant de se placer dans cette continuité, et lui rappelons que nous n’avons pas contribué à faire élire M. Hollande pour ses beaux yeux, mais pour en finir avec la politique sarkozyste.

La réponse à la situation des sans papiers lillois dépasse donc le traitement administratif des dossiers individuels par les services préfectoraux. Il y a ici un choix politique, celui de ne pas reconnaître l’injustice faite aux sans papiers, celui de nier le caractère collectif de leur lutte.

Il faut une réponse politique et des engagements clairs pour que cesse la grève de la faim. D’urgence.

Alors certes, la grève de la faim ne fait plaisir à personne. Elle fait désordre. Mais, comme l’écrivait le prix Nobel de littérature et pacifiste Romain Rolland, « quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice ».

Le PCF présente ses vœux fraternels aux sans papiers en lutte, et leur souhaite de voir leurs revendications aboutir au plus vite.

Joseph Demeulemeester

secrétaire de section de Lille du PCF

 

5 - Occupation de la Nonciature à Paris :

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